Qu'est ce que le marché gris ?
Le trafic d'armes consiste à approvisionner en armes ou en munitions une entité (groupe combattant, association criminelle, État) en violant les réglementations internationales sur les ventes d'armes. Le marché gris représente donc des transferts entre pays qui se font sans autorités légales. Sa définition reste floue, nombre de ventes d'armes se faisant sur le « marché gris » de l'armement.
Nombre de ventes d'armes effectuées par des États souverains se font sur le marché « gris », à la frontière du légal et de l'illégal. Ainsi, le Royaume-Uni autorisait des ventes de matériel de guerre à des pays dont il avait condamné le non-respect des droits de l'homme, comme l’Indonésie, le Népal et l’Arabie Saoudite et alors que les directives sur les exportations d’armes stipulent que les autorisations seront refusées s’il existe « un risque manifeste qu’elles puissent être utilisées à des fins de répression interne » .
Selon le rapport Small Arms Survey (2007): « Les transferts autorisés peuvent enfreindre le droit international, les règles et les coutumes – y compris les normes juridiques relatives au respect des droits de l’homme ou aux conflits internationaux. Les transferts peuvent également être irresponsables en raison du risque accru de détournement vers des destinataires non autorisés. » . Selon ce même rapport, « au moins 60 États ont effectué ce qui pourrait être raisonnablement assimilé à des envois d’armes légères irresponsables vers 36 pays pendant la période 2002–2004 ».
Les gouvernements européens ont ainsi autorisés les marchands d’armes à commercer avec des pays peu scrupuleux comme le Soudan, l'Angola en guerre civile, le Yémen, Israël, mais aussi la Chine, le Zimbabwe et la Birmanie, pourtant tous trois sous embargos européens, c'est à dire que l'Europe a pris des mesures pour empêcher la libre circulation de ces marchandises. D'autres embargos de l'ONU, visant le Liban, la Somalie et le Soudan ont été violés en 2006.
Amnesty International a dénoncé en juin 2002 la Russie, la France, l’Italie, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, en les accusant d'avoir livré des armes à des pays d’Afrique où d’importantes violations des droits de l’homme avaient été observées . D’après le Baromètre 2007 de la transparence du commerce des armes légères, les grands exportateurs d’armes légères les plus transparents sont les États-Unis, la France, l’Italie, la Norvège, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Les moins transparents sont la Bulgarie, la Corée du Nord et l’Afrique du Nord.